Burn-out et effondrement
L’effondrement – on voit tout de suite le lien avec l’écologie. Seulement l’effondrement, c’est l’effondrement de « notre civilisation » comme le dit la 4ème de couverture du livre de Pablo Servigné et Raphaël Stevens « Comment tout peut s’effondrer », et là en revenant à cela, ce qui apparaît clairement, c’est que cela va toucher et, en partie cela touche déjà, tous les aspects de notre vie de tous les jours. C’est l’effondrement de tous nos modes de vie actuel (qui sont totalement dépendant du pétrole notamment) : l’habitat, la production de nourriture, les transports… mais aussi nos différents modes d’organisation du travail. Nous sommes dans une crise systémique comme le dit depuis longtemps déjà Edgar Morin et Patrick Viveret. Les crises économiques, écologiques, sociétales ne sont pas séparées les unes des autres, c’est juste la spécialisation des « experts » qui en parlent qui donne cet effet d’optique…. Dans leur introduction, Pablo Servigné et Raphaël Stevens disent » Peu de gens le disent, mais toutes ces crises sont interconnectées, s’influencent et se nourrissent. Nous disposons aujourd’hui d’un immense faisceau de preuves et d’indices qui suggère que nous faisons face à des instabilités systémiques croissantes qui menacent sérieusement la capacité de certaines populations humaines – voire des humains dans leur ensemble – à se maintenir dans un environnement viable. »
Pour moi, la cause de l’effondrement ou de cette crise systémique que nous vivons est plus profonde, elle est liée à nos comportements humains, à notre vision du Monde dans les sociétés industrielles du Nord.
De cette domination si absolue de l’esprit rationnel…. qui doit asservir la Nature pour survivre. Pour en venir au burn-out, je suis frappée que de même que la Nature est devenue des « Ressources Naturelles », moyennables, accaparables…. les personnes qui travaillent dans une entreprises ou un service public sont devenues des « Ressources Humaines », que l’on peut gérer, administrer, exploiter…. comme la Nature.
Le burn-out est pour moi le prolongement direct de cette vision dans l’organisation du travail. Et par une partie de cette vision que l’on a intégré en nous même, des pressions sans arrêt que l’on s’imposent pour aller plus vite, être plus performant, meilleur, sans régulation, sans plus être à l’écoute, au-delà de nos capacité physique et psychologiques de récupération. Dans le burn-out, il y a la fois cette dimension individuelle et aussi une dimension sociétale, nous sommes aussi construit par la société dans laquelle nous vivons…
Henri Laborit dans la « Colombe assassinée » écrivait déjà « […] La dominance économique, c’est à dire l’appropriation des matières premières et de l’énergie, au risque de conduire à la disparition de l’espèce dans une compétition aveugle par la productivité pour l’établissement des dominances. La crainte écologique, qui a pris naissance au cours des dernières décennies, s’effraie sans doute du résultat sans pour autant dénoncer les facteurs comportementaux et systémiques humains.